C'est le film "Les autres" de Alejandro Amènabar qui m'a poussé à faire des recherches sur cette tradition. Dans le film, Grace (Nicole Kidman), découvre dans un meuble de sa maison un album photo contenant uniquement des portraits de personnes décédées. Sa domestique lui explique alors qu'à l'époque, au XIXé siècle plus précisément, une tradition voulait que l'on garde une trace des personnes disparues.
L'histoire de cette tradition photographique débute en 1839 avec l'artiste Louis Daguerre qui met au point un nouveau procédé photographique, le daguerréotype. Ce système permettra de "démocratiser" le portrait car plus accessible financièrement.
Pour autant, le prix d'un cliché était encore élevé ce qui ne permettait pas toujours aux gens de se l'offrir de leur vivant. Pour garder une trace de la vie d'un défunt, comme pour prouver qu'il avait exister, on commandait un portrait.
Certains clichés étaient retouchés pour donner une impression de vie, surtout sur les portraits de nourrissons et d'enfants dont les joues étaient peintes en rose. Il y avait les familles qui souhaitaient une photo donnant l'impression que la personne dormait, et d'autres qui préféraient voir leur proche en "vie", de ce fait, sur bon nombre de portrait nous pouvons voir les défunts avec les yeux ouverts et des "poses naturelles".
Même si je sais que ces clichés ont dû aider des familles à faire leur deuil, que ce n'était pas fait de façon malsaine, ça me met mal à l'aise. Il y a énormément de photo d'enfants ou de nourrissons, j'ai vraiment du mal à vous les exposer ici. J'ai cette impression qu'à notre époque, visionner ce genre de choses revient à du voyeurisme, ce qui pourtant n'est pas mon cas. J'aime les vieilles photos, j'aime les objets anciens (hein Bruce hihi !), ceux qui racontent une histoire et cette tradition me fascine !
Plus tard, le souhait "d'ignorer" la mort sur les clichés fait place à son contraire. Des photo sont prises alors que la personne gît dans son cercueil.
Il arrivait aussi que certaines commandes soient faites pour les animaux de compagnie.
Les photo qui, pour la plupart, immortalisaient des inconnues n'étaient que les descendantes des masques ou peintures mortuaires de riches familles. Le masque mortuaire existe toujours, il est encore enseigné dans les écoles de thanatopraxie.
Ici, le masque mortuaire de Robespierre.
Et là, celui de Blaise Pascal.
A venir sur Le Train Fantôme, les rites mortuaires à travers le monde. Enfin...faut que je me documente avant !
Bon week end
Zabeille.